On ne part pas tous
avec les mêmes bagages
même si les halls de gare débordent
de valises, de malles et autres
sacs plastiques bourrés
jusqu’à la gueule
Et les trains qui partent
se dispersent dans toutes les
directions, certains comme des frelons ivres de liberté
d’autres qui s’acheminent cahin-caha
derrière les vitres brumeuses d’ambitions
plus modestes
d’accros passés
en chute libre
pas assez de vêtements de rechange
pour de grandes aventures
des omnibus aux gueules cassées
qui crapahutent, les chevilles brisées
de petit point en petit point
alors que des express traversent le ciel
dans un nuage de fumée bleue.
Un type fouille dans ses poches
piochant quelques pièces embourbées dans son jean
au cul blanchi par les aubes saupoudrées de talc
pour faire couler un café de la machine qui crache
des gobelets plastiques.
Il a les yeux d’un bleu délavé par les nuages
et sa barbe naissante caresse la mélancolie
des soleils trop hauts à atteindre.
Mais il continue de se hisser au milieu de la foule
de grimper sur le marchepied
de fouiner dans les travées
une place assise
et de prier en silence pour que ce train l’évade
de ce qu’a été sa vie d’avant.
D’autres hommes, d’autres femmes, des enfants
voyagent aussi.
Ils partent le plus loin possible de la pesanteur terrestre.
Ils n’ont pas perdu le goût du rire
des sourires, des caresses
des paumes et des doigts sur leur peau
des bouches chaudes qui murmurent du souffle
dans leurs cheveux
ils partent encore
vêtus de leurs seuls songes
à bord de ces trains qui déchirent
les paysages comme des cartes postales
éventrent les posters des villes et des champs
des forêts
enjambent des ponts au-dessus des rivières, fleuves et précipices
Ne pas tomber
et se féliciter chaque jour des kilomètres parcourus
des pluies escamotées
de la neige balayée
des vents étouffés sous les couvertures de laine
et des soleils en reflet dans l’iris de leurs yeux.
avec les mêmes bagages
même si les halls de gare débordent
de valises, de malles et autres
sacs plastiques bourrés
jusqu’à la gueule
Et les trains qui partent
se dispersent dans toutes les
directions, certains comme des frelons ivres de liberté
d’autres qui s’acheminent cahin-caha
derrière les vitres brumeuses d’ambitions
plus modestes
d’accros passés
en chute libre
pas assez de vêtements de rechange
pour de grandes aventures
des omnibus aux gueules cassées
qui crapahutent, les chevilles brisées
de petit point en petit point
alors que des express traversent le ciel
dans un nuage de fumée bleue.
Un type fouille dans ses poches
piochant quelques pièces embourbées dans son jean
au cul blanchi par les aubes saupoudrées de talc
pour faire couler un café de la machine qui crache
des gobelets plastiques.
Il a les yeux d’un bleu délavé par les nuages
et sa barbe naissante caresse la mélancolie
des soleils trop hauts à atteindre.
Mais il continue de se hisser au milieu de la foule
de grimper sur le marchepied
de fouiner dans les travées
une place assise
et de prier en silence pour que ce train l’évade
de ce qu’a été sa vie d’avant.
D’autres hommes, d’autres femmes, des enfants
voyagent aussi.
Ils partent le plus loin possible de la pesanteur terrestre.
Ils n’ont pas perdu le goût du rire
des sourires, des caresses
des paumes et des doigts sur leur peau
des bouches chaudes qui murmurent du souffle
dans leurs cheveux
ils partent encore
vêtus de leurs seuls songes
à bord de ces trains qui déchirent
les paysages comme des cartes postales
éventrent les posters des villes et des champs
des forêts
enjambent des ponts au-dessus des rivières, fleuves et précipices
Ne pas tomber
et se féliciter chaque jour des kilomètres parcourus
des pluies escamotées
de la neige balayée
des vents étouffés sous les couvertures de laine
et des soleils en reflet dans l’iris de leurs yeux.